Décidément, le temps passe pas vite quand on fixe une horloge

Mes deux mains soutenant ma tête, mes coudes appuyés sur le comptoir, mes fesses sur un tabouret, j’attendais. J’attendais. Encore et encore. Bon je n'aidais pas ma cause puisque je fixais l’horloge depuis maintenant…uhm… 32 minutes, mais je n’avais rien d’autre à faire. J’avais déjà tout replacé, fait le ménage rapide du soir et plié les sacs qui avait été déplacé. J'avais eu une dizaine de personne entre 13h et 15h, mais là c’était un point mort. J’attendais la fermeture de 16h30 avec impatience. Dehors, je sentais que le soleil était encore assez haut pour qu’il fasse clair, mais les rideaux m’empêchaient de le voir. J’avais envie de sortir, faire autre chose que rester là à attendre. Demain…demain j’amènerais un livre. Je travailais chez ma tante depuis maintenant une semaine. Pendant les premiers jours j’étais trop occupée à deviner comment on plaçait les trucs sur les étagères, comment la caisse fonctionnait et où se cachait les cahiers d'inventaire pour vraiment me rendre compte du temps qui passait, mais aujourd’hui, tout était calme.

Finalement, pour me donner une occupation, je m'occupai du triage des pierres semi-précieuses. Pour une personne normale, cela aurait pu être la pire tâche, mais moi je voyais cela comme un jeu visant à tester mes connaissances. Les pierres c’est l’une de mes passions, c’est pour cela que j’ai décidé d’étudier en Géologie.

Je m’approchai donc d’une armoire barrée à double tours, ce n’est pas gratuit ces petits bijoux quand même, et l’ouvrit. Je sentis des milliers d’énergie différentes qui me coupèrent le souffle, mais je m’habituai rapidement. Plusieurs pierre n’était plus à leur place et je commençai donc tout de suite à les ranger à leur endroit initial tout en me rappelant leurs vertus principales.

Une pierre bleue aux tons verts n’était d’ailleurs pas au bon endroit « Opale, donne des info sur l’état de santé ». Dans ma main, elle resta bleu, signe que je n’avais pas a m’en fait pour mon cas. Je souris à la vue d’une pierre rose translucide très connue. « Quart rose pour préserver l’amour ». Mes doigts picotèrent pendant que je déplaçais une pierre noire avec un léger chatoiement rose à l’intérieur. « Grenat, pierre qui donne la force pour utiliser des sort plus complexe ». Cette passionnante activité dura quelques longues minutes jusqu'à ce que je sois interrompu par une visite.

Le ding ding de la porte d’entrer résonna. Je levai à peine les yeux et prononçai une salutation polie. Je me concentrais plutôt à finir ma tâche rapidement. Je n’aimais pas commencer quelque chose sans le finir. Lorsque tous les cristaux furent remit à leur endroit principaux, je fermai la porte et la barrai. Je me dirigeai doucement vers mon comptoir où ma caisse, nouvelle copine qui avait parfois droit à mes monologues, m’attendait.

Les clients qui venaient dans cette boutique y passaient principalement par curiosité ou évidement par besoin de quelque chose de précis. Dans ces cas-là, j’avais droit à des personnes sachant exactement ce qu’elles voulaient et parfois même où cela se situait et à d’autre qui venait pour des conseils ou demandait de l’aide pour trouver l’objet en question. Celui qui venait d’entrer, un homme à ce que j’avais compris au premiers regard, regardait un peu partout pour l’instant, mais cela ne voulais rien dire. Parfois les questions ne venaient pas vite, car il valait mieux ne pas dire n’importe quoi devant des possibles oreilles indiscrètes. Parmi tous ces différents cas, un chose était semblable. J’avais cru comprendre qu’il était inutile de venir déranger mes consommateurs, car ils finissaient toujours par venir à moi en cas de besoin. Malgré tout, par reflex plus que par pure politesse je demandai à celui qui venait d'entrer :

- Y a-t-il quelque chose que je peux faire pour vous aider ?

Dans cette demande, j’avais aussi le souhait qu’il fasse vite, car j’avais bien hâte de quitter ce fichu endroit sans lumière.