Je sais bien que je ne l’ai pas semé, elle s’amuse elle me traque depuis maintenant une semaine. Peu importe l’endroit où je vais-je la croise ou bien je l’aperçois qui m’observe. Elle s’amuse avec moi, elle veut me foutre la trouille. Pour l’instant je dois l’avouer je suis plus nerveux qu’à l’habitude, je déteste ces foutus sangsues et je déteste encore plus lorsqu’elle m’utilise comme un vulgaire petit jouet. J’enjambe un tronc recouvert de mousse et contourne un gros rocher. Je n’aurais peut-être pas dû la déranger lorsqu’elle se nourrissait de cet homme blond… Mais c’était plus fort que moi je ne pouvais pas continuer ma route comme si rien d’inhabituelle ne se passait, comme si je n’avais pas aperçu cette femme tenir un homme par la gorge, à bout de bras, avant de lui enfoncer ses dents dans le cou. Je me suis interposé, je l’ai frappée. Je ne touche jamais à une femme, bien qu’elle en est l’air en apparence, ce n’est qu’un foutu cadavre ambulant. Je traverse en deux enjambé un ruisseau avant de le suivre.

La forêt est beaucoup plus dense qu’au début et la clarté du soleil perce plus difficilement entre les feuilles des arbres. Cela fait près de trois heures que je marche dans cette forêt, si je me fie à ce que les gens d’ici mon racontés, je devrais arriver bientôt près de la montagne. Je suis parti une journée plutôt que prévu, je n’y suis jamais allé et s’ils se trompaient, je ne peux absolument pas courir ce risque, je dois être prévoyant, j’ai appris à l’être. D’après les dires, peu de gens se rende à la montagne et encore moins la nuit, se sera l’endroit parfait. Le seul problème est cette vampire qui semble s’être donné comme mission d’être aussi tâche que mon ombre. Je parierais sur ma vie que c’est bien elle que j’ai aperçue il y a moins d’une heure… Cela n’a duré qu’une fraction de seconde, mais c’était amplement pour reconnaitre ses boucles clairs. Quoique… ce n’est peut-être pas si mal et si demain soir elle s’approchait assez près de moi pour tester cette bonne vieille légende…

Une quinzaine de minutes s’écoulent et j’arrive enfin au pied de la montagne. * Bien, il disait vrai. * Sans attendre je m’y aventure, je veux me rendre le plus loin possible. Plus j’avance et plus je pense à cette sangsue qui ne doit pas être bien loin. * Qu’est-ce qu’elle attend ? Si elle voulait me vider, elle aurait pu le faire depuis très longtemps. * Je suis seul dans cette forêt aucun risque pour que personne ne la surprenne… Je déteste être sur le qui-vive sans arrêt. Je soupirs puis je m’arrête. La nature est très calme par ici, je regarde autour de moi, aucun son ne la trahi… Je secoue la tête, c’est assez de faire joue-joue.

- Eh ! Qu’est-ce que tu attends ? Je sais que tu es là ! Montre ta sale gueule de cadavre ! Je glisse la main dans mon dos et je prends entre mes mains, la crosse de mon arme qui est en parti rentré dans mes jeans.

Je suis près d’elle, seulement deux mètres nous séparent et je lis parfaitement sur son visage les différentes émotions qui s’y bouscule. Sa surprise à la vue de mon arme ne m’a pas échappé, je lui ai fait peur, je l’ai vu sursauter, ce n’était pas mon intention.

- Eum... oui, je suis seule... Elle fronce des sourcils, je m’efforce à nouveau de faire disparaître la colère de mon visage. Je la comprends très bien, je dois lui faire peur, l’inquiété. J’ai tout de même brandi un revolver sous son nez, elle doit se demander si elle est en danger, si elle ne risque pas de finir enterré entre un vieil arbre et une pierre recouverte de mousse. Je sens mes traits se détendre. *Qu’est-ce qu’une jeune femme comme elle fait aussi loin dans la forêt et sans rien, aucun sac à dos, aucune bouteille d’eau ? * Je la fixe mon regard est interrogateur, je le sens. Mais avant que je n’ai le temps de parler la jeune femme se met à parler.

- Et, eumm... je dirais que ce n'est pas très rassurant de croiser un homme avec un revolver en pleine montagne... Elle me fixe intensément, je la sens désorienté et tendu.

- C’est pas très prudent de te promener seule aussi loin dans la forêt avec absolument rien. On ne sait jamais ce qui peut arriver ou ce qu’on peut croiser. Sur ces dernière parole je lance un rapide regard autour de moi, je n’ai tout de même pas oublié que j’ai provoqué ce monstre, que j’ai essayé de la faire venir jusqu’à moi. Maintenant va savoir si elle m’a entendu et qu’elle se délecte de la scène. Je repose mon regard sur la magnifique femme métissée qui se tient devant. Et je suis encore désolé pour…  Mon cœur cesse de battre, elle est là. C’est cheveux roux flamboies entre les arbres vert, un contraste imposant, impossible à manquer. Un léger sourire malicieux est posé sur ses lèvres elle regarde la jeune femme qui lui fait dos, puis elle se lèche les lèvres lentement avant de poser ces yeux cruels sur moi. Plus rien, elle n’est plus là ! Elle va s’en prendre à elle *Qu’est-ce que j’ai foutu ? * Seulement quelques petites secondes se sont écoulées, peut-être cinq ? Mais j’ai l’impression que cette vision a duré beaucoup plus longtemps.

Je me dirige vers la magnifique jeune femme, je franchis rapidement les quelques pas qui nous séparent. Je n’ai aucune idée de ce que je vais faire, mais je ne peux pas la laisser là et tout seule et surtout on ne peut pas rester immobile ici…  Je suis tout près d’elle je plonge mon regard dans ces grands yeux bruns.


- Je ne te veux aucun mal, mais tu dois bouger d’ici. J’essaie d’avoir l’air rassurant et apaisant, ce qui ne doit absolument pas marcher avec ce genre de paroles. Je la prends par le bras et commence à avancer. Comment-est-tu venu ici ? Est-ce qu’il y a une route, tu es venu en voiture ? * Mais qu’est-ce que j’ai foutu !? *
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